Maéva Prigent

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dimensions variables

L’expression « mettre en pièces » évoque communément l’anéantissement de quelque chose. Cette formule est reprise, pour en faire une amorce et non une fin. La décomposition dont il est question n’est plus de l’ordre de la perte, mais du matériau de base. On a alors une analyse et des pièces pour fabriquer. Et si, partant d’un ensemble, on procède à une division ce n’est pas en vue de détruire mais de faire, voire de refaire. C’est ce qui fait la valeur de la reprise : une répétition qui est une forme d’invention. C’est faire avec ce qui est déjà là, rentabiliser ce qui reste : des objets collectés et recyclés, des formes archétypales repensées.

L'emballage devient moule, voire objet lui-même. Ce qui n’est habituellement pas considéré acquiert un nouveau statut. On l'envisage alors en tant que pièce à part entière, véhicule d’une mémoire.
D’où le passage du pluriel au singulier : les pièces auxquelles on va donner leur importance vont aboutir à une unité. Cette dernière reste à composer. La "pièce" est envisagée d’une part comme élément, ce qui va servir à bâtir, et d’autre part comme espace, résultat d’un agencement.

L'installation est, à la manière d’un chantier, un lieu de transition, dont on ne sait pas quel sera l’aspect à venir. Elle est faite de quatre parties, qui représentent des étapes : la collecte, l'inventaire, l'assemblage rudimentaire, puis la "mise en pièce". Cette dernière désigne autant la mise en espace, délimité par un marquage au sol, que l'obtention d'objets manifestes, de "pièces" qui changent selon le point de vue adopté. A distance c’est un objet à contempler, si on l’active il gagne un usage.

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Mise en pièce

béton, béton cellulaire, plexiglas, acier, cuivre, marbre, corde, mousse, plastique,

2016